Éliminer les pfas de l'eau de boisson : les solutions efficaces pour une hydratation saine

Les PFAS dans l’eau : pourquoi faut-il s’en préoccuper ?

Petit sigle, grand impact : les PFAS, ou « substances per- et polyfluoroalkylées », sont une famille de composés chimiques présents dans notre quotidien… et de plus en plus, dans notre eau potable. Résistants à la chaleur, à l’eau et aux graisses, ils se faufilent partout : emballages alimentaires, vêtements imperméables, revêtements antiadhésifs, et même mousse anti-incendie. Charmant cocktail, n’est-ce pas ?

Le vrai souci ? Ces substances sont largement qualifiées de « polluants éternels » car elles persistent dans l’environnement – et dans notre corps – pendant des décennies. Résultat : les scientifiques retrouvent dorénavant des traces de PFAS dans l’eau du robinet, dans le sang humain, et selon plusieurs études, leur présence est liée à des problèmes aussi variés que la baisse de fertilité, des troubles hormonaux, des maladies thyroïdiennes, voire certains cancers.

Alors, comment faire pour ne pas boire la tasse ? Heureusement, il existe des solutions. Faisons le tour des options vraiment efficaces pour éliminer les PFAS de notre eau de boisson et reprendre le contrôle de ce que l’on met dans notre verre.

Les filtres à charbon actif : accessibles et efficaces

Commençons avec un classique : le filtre à charbon actif. Cette méthode repose sur un matériau carboné poreux capable de piéger les contaminants organiques, y compris une partie des PFAS.

Mais avant de courir acheter une carafe filtrante au coin de la rue, attention aux limites ! Tous les charbons actifs ne se valent pas. Les modèles de type « granular activated carbon » (GAC) ou « powdered activated carbon » (PAC) ont montré une certaine efficacité, mais elle peut varier fortement en fonction :

  • du type de PFAS présents dans l’eau (il en existe plus de 4 000…)
  • de leur concentration
  • du temps de contact avec le charbon
  • de la fréquence de changement du filtre

La bonne nouvelle ? Des filtres de marques certifiées NSF/ANSI Standard 53 ou 58 peuvent garantir une réduction significative des PFAS. Vérifiez bien ces certifications avant achat, et privilégiez les modèles fixés sous l’évier ou à installer sur votre robinet plutôt que les simples carafes.

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Osmose inverse : la méthode haut de gamme

Pour les puristes ou les plus inquiets, l’osmose inverse (reverse osmosis) représente sans doute la solution la plus convaincante. Le principe est simple : l’eau passe sous pression à travers une membrane semi-perméable qui retient la quasi-totalité des contaminants – y compris les PFAS à chaîne longue, responsables de la majorité des problématiques de santé.

Avantages :

  • Efficacité prouvée (jusqu’à 99% de réduction de certains PFAS)
  • Capacité à filtrer d’autres indésirables comme les nitrates, métaux lourds, médicaments, etc.

Mais il y a un « mais ». Ce système :

  • Demande une installation sous l’évier ou au niveau d’un point d’eau stratégique
  • Génère de l’eau rejetée (jusqu’à 3 litres pour 1 litre filtré… oui, on a grimacé aussi)
  • Peut coûter entre 200 € et 500 €, selon le modèle et les options

Bref, c’est un investissement. Mais pour une eau quasi pure et une tranquillité d’esprit, ça peut valoir le coup.

Distillation : l’ancienne méthode qui revient en force

Vous avez sans doute déjà vu ou entendu parler de distillateurs d’eau : cet appareil chauffe l’eau jusqu’à ébullition, capte la vapeur, puis la condense en eau purifiée. Les éléments indésirables, eux, restent dans le réservoir. Bonne nouvelle : la distillation est assez efficace contre les PFAS, surtout les plus volatiles.

Mais encore une fois, tout n’est pas noir ou blanc :

  • Le processus est lent (grosso modo 4L en 5 heures)
  • La consommation d’électricité est non négligeable
  • Le goût de l’eau distillée peut sembler « plat » car elle ne contient plus aucun minéral

Si vous vivez dans un petit appartement, que vos besoins en eau sont limités, et que vous aimez les solutions low-tech, c’est une option à envisager.

Filtres sur réseau : la solution globale (et chère)

Pour les plus ambitieux – ou les plus angoissés – il existe la solution tout terrain : faire installer un filtre au point d’entrée de l’eau dans votre maison. Cela signifie que toute l’eau (des douches à la machine à laver) est filtrée, pas seulement celle que vous buvez.

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Ce type d’installation (à base de charbon actif ou d’échange d’ions) est particulièrement utile si :

  • Vous vivez dans une zone touchée par une pollution reconnue aux PFAS
  • Vous avez des enfants à la maison (les plus vulnérables à ce type de contaminants)
  • Vous êtes propriétaire et prêt.e à investir entre 1 000 € et 3 000 € dans votre santé sur le long terme

Attention : ces systèmes demandent un entretien régulier (voire l’intervention de professionnels), et il faut absolument s’assurer que le modèle sélectionné est certifié pour l’élimination des PFAS.

Peut-on faire confiance à l’eau en bouteille ?

La tentation est grande d’abandonner le robinet et de se rabattre sur l’eau en bouteille. Mais ce serait un raccourci un peu naïf. Oui, certaines eaux en bouteille sont très peu contaminées, mais ce n’est pas une règle absolue. Des tests indépendants ont révélé la présence de PFAS dans certaines marques connues.

Et puis, parlons franchement : adopter l’eau en bouteille, c’est aussi :

  • Un impact environnemental énorme (plastique, transport…)
  • Un coût élevé sur le long terme
  • Une exposition potentielle à d’autres polluants issus du plastique (bonjour les microplastiques !)

Donc oui, cela peut dépanner, mais ce n’est pas une solution durable ni écologique.

À la maison : nos meilleurs réflexes pour limiter l’exposition

En attendant que les normes de potabilité deviennent un peu plus drastiques en Europe, voici quelques bons réflexes à avoir au quotidien :

  • Choisissez un filtre efficace (avec certification) et changez-le régulièrement : un filtre saturé, c’est comme un parapluie percé.
  • Évitez de faire cuire vos aliments avec l’eau du robinet non filtrée, surtout pour les nourrissons.
  • Renseignez-vous sur la qualité de l’eau de votre commune : certains médias ou associations publient des cartes de contamination.
  • Investissez dans une gourde filtrante pour vos déplacements, surtout si vous voyagez à l’international.
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Et surtout : restez curieux.se ! Les PFAS ne sont que l’arbre qui cache la pollution chimique de l’eau… mais s’informer, c’est déjà avancer.

Zoom sur quelques marques et systèmes testés (et approuvés)

Parce qu’on aime le concret, voici une sélection de systèmes qui ont prouvé leur efficacité contre les PFAS selon des tests indépendants :

  • Berkey Filters : systèmes gravitationnels avec filtres Black Berkey, efficaces contre plusieurs contaminants, y compris certains PFAS.
  • ZeroWater : carafes filtrantes validées par des laboratoires tiers pour la réduction des PFAS (mais à remplacer souvent !).
  • AquaTru : système d’osmose inverse de comptoir au design compact, certifié NSF pour la réduction de PFAS.
  • PurePro RO System : modèle à installer sous l’évier, adapté aux familles et validé pour différents contaminants chimiques.

Petite astuce : privilégiez les entreprises qui publient des résultats de tests indépendants. Trop de marques misent sur le marketing sans preuve solide.

Et maintenant, qu’est-ce qu’on boit ?

On respire. Non, vous n’êtes pas seul.e à réaliser que l’eau « naturelle » est parfois bien moins pure qu’elle en a l’air. Mais loin de céder à la panique, c’est peut-être le moment de reprendre le pouvoir sur un aspect essentiel de notre bien-être quotidien : notre hydratation.

Bonne nouvelle : il existe aujourd’hui des moyens accessibles, efficaces et évolutifs pour filtrer notre eau. Que vous soyez adepte du DIY écologique, féru d’innovations domestiques ou simplement sensible à la santé hormonale et à l’environnement, vous avez les cartes en main (et le verre, aussi).

Et puis entre nous, c’est un délicieux paradoxe : dans un monde de plus en plus complexe, parfois, il suffit d’une bonne eau fraîche pour se sentir mieux. Encore faut-il qu’elle soit vraiment fraîche…